Cette journée a permi de faire un bilan pas très prometteur pour les enfants :
AFP - lundi 25 mai 2009, 16h11
Les enlèvements parentaux d'enfants ont augmenté de 50 % en 2008
Le nombre d'enlèvements parentaux d'enfants signalés à SOS Enfants disparus a augmenté de 50 % en 2008, constituant près d'un tiers du total des nouveaux dossiers, ont annoncé lundi la Fondation de France et l'Inavem, qui chapeautent ce dispositif.
Les deux organisations s'exprimaient à Paris à l'occasion du lancement en France du numéro d'appel unique européen, le 116 000, qui trouve son origine dans une directive de l'Union européenne de 2002 et est déjà mis en place dans huit pays.
Ce numéro proposant une écoute téléphonique aux parents d'un enfant disparu, et dont la gestion a été confiée par le gouvernement à SOS Enfants disparus, est opérationnel depuis lundi 9H00, a déclaré Sandrina Belluci, directrice de l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (Inavem).
En 2008, 907 dossiers de disparitions d'enfants ont été ouverts par SOS Enfants disparus et 850 dossiers clos, certains de ces derniers concernant des affaires signalées les années précédentes, selon des chiffres rendus publics lundi.
Sur les 907 nouveaux dossiers, 286 concernaient des enlèvements parentaux, soit une augmentation de 49 % sur un an, 225 des fugues, 155 des disparitions non expliquées, le reste étant constitué de demandes diverses.
Dans les cas des enlèvements parentaux, de plus en plus d'enfants sont emmenés de France vers un pays étranger, et on note "une radicalisation des moyens" employés par les "parents rapteurs", a souligné Mahrez Abassi, magistrat spécialiste de cette question au ministère des Affaires étrangères.
"Certains sont prêts à tout, à des changements permanents de résidence, des changements d'école ou des allées et venues avec des pays frontaliers", a-t-il ajouté.
On a dénombré en 2008 vingt-six cas de déplacements d'enfants de couples franco-japonais vers le Japon, correspondant à autant de "parents victimes" en France, soit "200 % d'augmentation" des litiges avec ce seul pays en un an, a relevé M. Abassi.
D'après des statistiques du ministère de l'Intérieur, en 2008 un total de 360 enlèvements parentaux ont été rapportés (+ 9 % sur un an), et mineurs et majeurs confondus on a franchi pour la première fois la barre des 10.000 disparitions inquiétantes signalées. Il s'agit de personnes potentiellement suicidaires ou susceptibles d'avoir été victimes d'un délit ou d'un crime.
La Commission européenne a salué lundi l'activation du numéro de téléphone unique européen pour les disparitions d'enfants, le "116 000", dans cinq nouveaux pays, dont la France, et a pressé les autres pays de l'UE de le rendre disponible.
La France, la Belgique, l'Italie, la Pologne et la Slovaquie ont rejoint lundi les cinq pionniers: Grèce, Hongrie, Portugal, Pays-Bas et Roumanie.